dimanche 1 avril 2012

Le Dénombrement de la population.
Journal de Condé, dimanche 19 Février 1911.
Une famille condéenne.
A 20 heures 30, le 13 février 1911, la séance du conseil municipal, convoqué en session ordinaire pas le maire, Monsieur Guillouet, s'ouvre sur les fonds disponibles de l'exercice 1911.
En effet, les frais du recensement quinquennal de la population, obligatoire et qui doit se dérouler le 5 mars, est à la charge de la commune. Après un court débat, le conseil approuve l'ouverture d'un crédit de 1.000 francs. Cette somme permettra au maire de payer immédiatement les frais nécessaires (imprimés et salaires principalement) avant l'établissement d'un budget additionnel.
Comme le fixe le décret présidentiel, la commune doit déposer avant le 4 mars, et dans chaque foyer, des formulaires afin que les habitants les remplissent avant le 5 mars. Les agents recenseurs repassent dès le lundi 6 mars ramasser les formulaires et vérifier s'ils sont correctement rempli. Au besoin, l'agent rectifie ou le rempli pour les gens illettrés. Il vérifie si la profession est indiqué, le nom de la rue (ou du lieudit) correctement mentionné, ainsi que le numéro de la maison, le nombre de ménage vivant dans cette maison et le nombre d'individu dans le ménage, sachant que les domestiques à demeure sont comptabilisé dans la composition du ménage.
Le recenseur ne s'embarrasse pas du politiquement correct : Une femme marié qui ne travaille pas est « occupée au ménage », un handicapé mental est idiot, ou sénile, selon l'âge, un pauvre et sans emploi est indigent. Il fait preuve néanmoins de délicatesse pour certaine personne : Une personne aisé et âgé sera propriétaire, un ouvrier âgé qui vit de sa maigre retraite sera défini comme rentier. Le recensement de la ville est clos, comme l'atteste la signature du maire, le 1er avril.
On remarque, en parcourant le recensement de 1911, que les familles composées de plus de trois enfants sont monnaie courante à Condé. Mais, contrairement aux idées reçue, les familles nombreuses sont plutôt rares et on les trouve principalement dans le milieu ouvrier, à l'exemple des deux familles de journaliers de la rue Saint-Martin : Celle d'Émile Marie qui a 11 enfants (de 14 ans à 15 mois) et la famille Mesnier qui a 10 enfants.
Condé compte son maximum d'habitants en 1876 avec 7.350 habitants. Entre 1876 et 1911, alors qu'au niveau national on constate une croissance (5, 64%), la décroissance démographique de Condé se poursuit inexorablement, la ville ayant perdu plus de 23,76% de sa population depuis 1876, à l'image du département (-12,98 %).
Au recensement de 1911, on ne compte plus que 5.604 habitants alors que Condé en avait 6.663 en 1896, 6.591 en 1901 et 6.247 en 1906 . On dénombre 1.197 bâtiments d'habitations (1.297 en 1906), 1814 ménages (2.026 en 1906). On constate aussi une baisse des naissances, 90 enfants de moins d'un an , contre 100 au recensement de 1906. Les décès ont aussi augmenté puisqu'on compte 698 personnes de plus de 60 ans, contre 726 en 1906.
La ville et son industrie n'attirent plus et le manque de travail et la crise ont vidé la ville. Cette impression semble confirmée par la chute de l'immigration : Alors que l'on comptait 36 étrangers en 1872, le nombre tombe à 36 en 1901, 16 en 1906 et à 10 en 1911.
Tout malheur ayant du bon, cela permettra à la ville d'améliorer l'urbanisme puisqu'elle décide, cette année là, de détruire des habitations insalubres ou trop vétustes, comme ce sera le cas Place de l'Ancienne Halle qui se trouvera agrandie et embellie par la destruction de trois ou quatre maisons.



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